À Pyin U Lwin, sur la piste Mandalay-Lashio, dans le Nord de la Birmanie, le temps s'est arrêté en 1896. Aujourd'hui, alors que le pays commence à sortir de la dictature et à s'ouvrir sur le monde, la petite ville de Pyin U Lwin semble être restée hors du temps. Tandis que la junte militaire s'est construit une aberrante capitale "idéale et moderne", Naypyidaw, ici on se refuse à abandonner les diligences en bois multicolores du 19e siècle, au temps où la ville était une garnison britannique, et qui servent encore aujourd'hui de moyen de transport collectif.
La petite cité de Pyin U Lwin, anciennement appelée Maymyo, semble être un havre de paix nichée au coeur d'une forêt de conifères, en altitude. Peuplée d'à peine 60 000 habitants, elle raconte à elle seule l'histoire du pays. Elle est située à 70 km au Nord Est de la seconde ville du pays, Mandalay, sur la piste stratégique vers Lashio, puis la Chine. Sa position géographique, à 1 070 m d'altitude offre un climat idéal.
C'est grâce à ce climat que Pyin U Lwin est devenue la destination de villégiature des colons anglais pendant l'occupation du pays par les sujets britanniques. En 1886, un poste militaire britannique fut installé dans la ville rebaptisée Maymyo, « Ville de May » en birman d'après le Colonel May qui en fut le premier commandant. Tout au long de cette période de domination, la bonne société et la diaspora anglaise y passa l'été afin d'échapper au climat humide et étouffant de la capitale Rangoon. La ville conserve toujours aujourd'hui l'atmosphère de cette époque. En effet, on s'y déplace toujours en diligences de bois. Ainsi, lorsqu'on s'y promène, on croise constamment ces petits véhicules très colorés et tirés par des petits chevaux. L'architecture est aussi caractéristique, inchangée par rapport à l'époque coloniale britannique...
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